Je me suis lancé sur les sentiers de l'Hexatrek car j'avais besoin d'air, besoin de me retrouver et surtout besoin de m'accorder du temps, pour moi! Je crois que j'avais aussi besoin de me challenger, de relever un défi d'envergure et de me prouver que j'était capable d'aller au bout de se genre de folies! J'ai connu l'Hexatrek grâce à une amie qui l'a parcouru en 2023 (Gros bisous à toi Chloé !), et c'est en la rejoignant quatre jours dans les Pyrénées en septembre 2023 que j'ai été convaincu! Huit mois plus tard, le 24 mai 2024, je ma lançais à mon tour dans cette belle aventure. Et je crois que c'est pour l'instant la meilleure décision de toute ma vie! 2024 aura été une année particulière : de la pluie à répétition, de la neige encore présente en grande quantité en montagne, des glissements de terrain modifiant les sentiers et les premières neiges d'octobre dans les Pyrénées... Bref, tout ne s'est pas passé comme prévu, et à première vu on pourrait se dire que ce n'était pas la meilleure année pour partir. Mais ces conditions difficiles ont à mon sens au contraire donné toute sa saveur à ce beau voyage. Je n'oublierai jamais ce moment magique au Cheval Blanc, où parti à l'aube depuis le refuge du Grenairon, j'ai atteins le somment encore enneigé, seul, face au massif du Mont Blanc. Là, j'ai vécu un instant de solitude, calme et suspendu dans le temps. Je n'oublierai pas non plus tous les autres paysages incroyables, les nuits en cabane, en refuge ou même à la belle étoile, les ascensions de l'enfer ou les descentes de la mort, ni les joies et les peines qui m'ont fait me sentir vivant. Enfin, je n'oublierai pas non plus toutes les belles rencontres qui ont jalonné mon périple. Parti d'abord pour me retrouver, j'aurai aussi finalement trouvé des partenaires de marches, mais aussi des amis. C'est d'ailleurs avec Lisa et Hermione, avec qui ont a traversé les Pyrénées ensemble en formant la "Team Trans'pyr", que j'aurai terminé cette belle aventure!

Sous la voûte étoilée, des milliers d'étoiles et autant dans les yeux. Animée par l’envie de prendre du temps pour moi, de voyager, d'arpenter la nature plutôt que les villes, tout en restant fidèle à mes convictions écologiques d’un voyage sans avion et à l’empreinte la plus légère possible, l’Hexatrek s’est rapidement imposé comme une évidence. Une femme seule qui part à l'aventure avec sa tente pendant plusieurs mois à travers la France… et pourquoi pas ? D’ailleurs, je n’étais certainement pas la seule à m’embarquer dans cette douce folie ! 4 mois de marche où les seuls objectifs de la journée étaient de profiter des paysages, de la faune, de superbes rencontres avec qui partager nos meilleurs tips bivouac, auberge, recettes de grand chef à la popote... sans oublier la dégustation de la gastronomie locale (quel meilleur moyen de faire un tour de France des fromages ?). Pas une journée sans savourer l’instant présent, même s’il y a eu, bien sûr, quelques moments de "fun de type 2" : la pluie, la nuit à -4°C dans le vent, la tente cassée — parfois même cassée sous la pluie... De quoi développer de solides compétences d’adaptation ! Toujours de bonnes anecdotes à raconter au bivouac suivant, et surtout une montagne de "fun de type 1" (vous l'avez ? ;) ), de paysages à couper le souffle, et de partages, que ce soit avec les copains de plusieurs semaines ou les rencontres d'un instant. Il y en avait pour tous les goûts, et tout était au mien : Les forêts mystiques et chargées d’histoire de l'étape 1 (même si un peu trop humides cette année ;) ), avec une mention spéciale pour le Jura suisse qui m’a épatée ; Les montagnes toujours aussi majestueuses des étapes 2 et 3, avec des ascensions qui valent chaque détour ; Les "vacances" au bord des rivières et la gastronomie de l'étape 4 ; Et pour finir, des paysages aussi sauvages que nous l’étions devenus, sur les étapes 5 et 6, à travers des Pyrénées absolument grandioses. Et vous, c'est pour quand ?

Une aventure pour me retrouver, retrouver l’essentiel et se réouvrir au monde. Après la maladie et la reconstruction place au défi de découvrir mon beau pays à pied, prendre le temps de faire des rencontres, découvrir les beaux territoires de la France. 89 jours de magie

Pourquoi partir ? Cette question me fut posée à de maintes reprises, mais je n'ai pas de meilleure réponse que "parce que j'en ai envie", j'avais même une certaine pudeur à évoquer ce voyage à mes proches avant de partir, ne me sentant pas vraiment légitime à partir si longtemps, et si proche de mon chez moi. Mais connait-on vraiment notre pays ? Arrivé au terme de cette escapade je peux affirmer qu'il te reste sûrement d'innombrables paysages à découvrir. Sur la ligne de départ je ne sais pas jusqu'où je serai capable d'aller, mais après les Vosges pluvieuses et le Jura brumeux, les Alpes encore drapées de neiges s'offrent à moi. La quintessence de ce massif sera pour moi le Cheval Blanc, qui se laisse gravir après de long km enneigés pour nous faire découvrir son paysage à couper le souffle, tutoyant les plus hauts sommets français. Puis vient l'étape 4, traversée du vide pour certains, vallonnée et bucolique pour moi. C'est ici que je me rends compte de ce que je suis en train de réaliser, du chemin déjà parcouru, de celui qui reste à faire, et de l'évolution physique depuis mes Vosges bien aimées. Ces multiples baignades et chemins aisés sont propices au vagabondage de pensées. Carcassonne est en vue, et le mauvais temps nous rattrape, et restera à mes côtés jusqu'à l'océan. Mais cette rudesse des éléments ne rend que plus belles les quelques éclaircies comme sur le pic du Canigou. Petit à petit la neige érode mon moral, nous forçant même à prendre des chemins alternatifs. Sans mes proches et mes compères de marche je ne figurerais sûrement pas sur ce tableau. L'océan est en vue, enfin! Je ne sais toujours pas pourquoi je suis parti, mais je sais que c'est pour retrouver mes proches que je suis heureux de rentrer, même si de long mois de morose déprime m'attendent encore. Finalement cet HexaTrek s'avère être un bien plus grand defi psychologique que physique ! PS: n'oublie pas de ralentir pour profiter de pauses enchantées!

Mais gagner sa vie, qu’est-ce que ça veut dire ? Alors on a décidé de ne plus « gagner notre vie », avec de bon mollets à en devenir, on va la gagner autrement qu’économiquement. Franchir col après col pour y goûter une victoire éphémère et grisante. Découvrir une nouvelle vallée, un nouveau paysage où le chemin est partiellement visible et repartir à l’inconnu muni simplement de nos pas. On va s’offrir une vie dans la nature où les rayons du soleil sont capables d’animer la flore de couleurs pétillantes et dont la faune ne nous voit plus comme des étrangers. Marcher humblement dans une nature envoûtante primaire et pleine de sens. À la sueur de notre front, à la puissance de nos jambes qui jour après jour nous on portés. A nos larmes qui s’entremêlent à la pluie et à nos moments tristes et heureux. Nous avons traversé la France à pied, redécouvert ce qui nous pousse à mettre un pas devant l’autre. Appris jour après jour la place que nous aimerions avoir dans le monde et dans la société qui nous entoure. Pendant 4 mois nous avons rencontré des randonneurs, certains partis pour quelques heures, d’autres pour quelques mois. Mais sur les sentiers on ne demande pas notre métier. On s’interroge sur notre chemin parcouru, sur les difficultés rencontrées et les bonheurs à venir.

A truly epic adventure! I started and completed the HexaTrek thru-hike solo in 135 days total including all zero and side adventures off trail(Amazingly no flips or flops and in order of stages). 2024 was one hell of a weather year. We had lots of rain, late lingering snow in the Alps, more heavy rain and snowy hurdles in the Pyrenees. I had many ups and downs physically and mentally but would not change a single day. I have too many stories of exploring the HexaTrek to mention but to give you a small idea... Ancient pathways. Mediaeval castles. Beautiful bivouac sites high up in the hills and down in the valleys. Centuries old historic villages and towns. Tasting local meats, cheese, pastries and lots of coffee! Sobering World War battlefields, forts and cemeteries. Amazing wildlife (Fireflies surrounding my tent at night on stage 1. Many friendly Marmots. Mountain side battling Ibex. A WOLF crossing my trail on stage 4). Crossing boarders into Switzerland, Andorra and Spain. I feel so grateful and privileged to experience the real French trails in all their glory. Thank you to the whole of France and the HexaTrek community!

Il serait impossible de résumer mon expérience de cent et six jours en quelques lignes, d’arriver à décrire tous les paysages que j’ai pu admirer, les endroits incroyables où j’ai posé ma tente, les fromages, les personnages non-jouables, les quêtes secondaires, les marmottes, les croissants, tous les ingrédients qui composent ce voyage mériteraient leur propre livre. Plusieurs fois on m’a demandé pourquoi je faisais ça, et je ne savais jamais quoi répondre, et tous étaient étonnées qu’il n’y ait pas de médailles, de classement, de ligne d’arrivée, et pour eux c’était juste une histoire de chiffres, de distances, de dénivelé, de combien de jours. Mais au final, ces chiffres mis côte à côte sont une tentative vaine de donner une échelle à ce voyage. Seuls ceux qui auront la chance de voir l’Océan après avoir accompli leurs objectifs, quels qu’ils fussent, de la manière qu’ils eurent choisis, eux-seuls sauront que derrière chaque chiffre se cache une bien plus grande leçon. Ils pourront se remémorer d’avoir accompli ce voyage en repoussant toutes les limites qu’ils se connaissaient auparavant, physiques et mentales, en tutoyant la faim, le froid, la pluie, la neige, les maladies, les tiques, la canicule, les barbelés, les boulangeries fermées, la pluie, encore, toujours, la pluie. En choissistant tout cet inconfort et en subissant cette souffrance qui n’a aucun autre sens que celui qu’ils ont décidé de lui donner, chacun des finishers peuvent se vanter d’être prêts à tâcler tout ce qui s’offrira à eux dans leurs vies, car ils se rappelleront alors des épreuves qu’ils ont surmontées, le plus souvent sans aucun autre témoin que leurs âmes. Pour toi l'indécis ou futur voyageur, affrontes tes craintes et quittes ta zone de confort, mais saches que ce voyage ne s’achèvera jamais, car en quittant cette plage, tu continueras de marcher tous les jours avec le même pas sûr vers d’autres chemins dans ta vie, en portant les précieuses leçons que tu auras appris sur toi-même.

L’Hexatrek aura été pour moi… • 5 mois et demi d’extase, plongée en pleine nature. • Également : 4 paires de chaussures (dont 2 devenues chauves), 3 culottes (dont une qui s’est fait la malle dans les écrins), 7 cartouches de gaz, très peu de douches. • J’ai englouti : plein de paquets de figoulu, 10 pots de beurre de cacahuète, 100000 tablettes de chocolat, 1 liofi poulet curry (que j’ai finalement confié à Hermi ! À croire que je préfère la semoule…), 5 party de crêpe (parce que la Bretagne ça nous gagne !), 3 petits dej avec des trésors de kellogg’s (tmtc Hugo). • Pour se reposer j’ai visité : 22 campings, fait 42 bivouacs, dormi sur 8 bancs et tables, 1 balcon, dans 7 gîtes, 5 Airbnb, 8 refuges, 34 cabanes, 2 WC, 1 laverie, 1 abri bus, 1 chapelle, 3 préaux, 1 école), 10 ronflettes à la belle étoile, 5 dodo dans une Tour des Vosges, des ruines, 1 église, des châteaux, 2 trail Angel dont une vraiment Badass ! • Il y aura eu 6 oublis de bâtons (après tout, à quoi ça sert ?!), 1 insolation, 6 vomitos, 17 compeed (miskine), 13 chutes (dont 1 dans un ruisseau). • J’ai entendu : 1 cri de lynx dans le Doubs, vu plusieurs dizaines de chamois, bouquetins, isards. Des troupeaux de brebis, vaches, chevaux. 1 loup dans le Vercors, 1 patou pas aimable, des marmottes, 6 gypaètes, des Vautours fauves, Aigles et Milans royal, 3 marcassins survenus dans les bois alors que j’avais les fesses à l’air (je ne vous raconte pas le scénario que j’ai imaginé si leur mère venait à me charger). • J’ai rencontré plus d’une trentaine de personnes dont certaines me marqueront à vie ! • Je ne compte plus les fous rires… Et ne peux m’étaler sur l’infinité de sensations et l’intime sentiment que m’a procuré ce tracé et tous ces paysages. L’hexatrek, c’est avant tout une aventure humaine sensible dont on ne peut comptabiliser toutes ses merveilles qui nous remplissent le cœur de douceur et de bonheur. PS : crème Nok pour préparer vos douilles avant qu’elles ne vous douille. « Bonne ballade » !

Je démarre l'étape 1 en SOBO, sous la pluie, en laissant derrière moi une année intense pour pouvoir préparer ce projet de parcourir l'Hexa ! Je m'y mets, à la fois déterminée et pleine de doutes. Je rencontre des Hexatrekkeurs qui rendent les jours de pluie plus doux, et plus drôles ! A la fin de l'étape 1, je décide de repartir de Hendaye et de prendre le tracé en NOBO pour éviter la neige dans les Alpes. Je repars de 0, je ne connais plus personne, et on est moins nombreux dans ce sens. Finalement je fais des rencontres incroyables de personnes qui parcourent le GR10 et la HRP. J'ai beaucoup de nostalgie de cette traversée pyrénéenne : les rencontres, la beauté des paysages, le challenge, les soirées de bivouac, le lever de soleil au Canigou. L'étape 4 me met un coup au moral. Je trace pour retourner dans les montagnes ! Heureusement c'est l'étape où je croise les collègues qui sont restés en SOBO, ce sont des moments de joie et de connexion précieux ! Puis vient l'étape 3, qui est incroyable. Je savoure sa beauté, et je suis ravie de remonter en altitude. Depuis les Pyrénées je marche beaucoup seule, je suis dans le sens opposé de la plupart des Hexatrekkeurs, mais aussi de ceux qui font la traversée de Belledonne ou bien le tour des Écrins. Je rencontre les gens pour une soirée. De temps en temps, des rencontres "étincelles" qui me font du bien et qui me rappellent que je suis au bon endroit. Je profite des jours - comptés - où je vois plus de marmottes que d'humains. Arrivée à l'étape 2 je sais que la fin approche, avec la sensation paradoxale d'avoir envie d'arriver et ne pas vouloir que ça s'arrête. Je jongle avec la neige et les refuges encore ouverts. A J108 je suis au refuge Presset, un souvenir extra, la ligne d'arrivée se rapproche ensuite très vite, avec un timing précipité par de fortes pluies. Après l'arrivée à Yvoire je revois des Hexatrekkeurs rencontrés à l'étape 4 : un beau point final à cette aventure, où j'ai été à la fois seule et entourée.